• Jean-Bertrand Dubarry, Maire d’Aulon
• Philippe Lacube, Président de la Chambre d’agriculture de l’Ariège, éleveur et entrepreneur
• Pierre Derioz, Géographe et Maître de conférences à l’Université d’Avignon/Observatoire Hommes-
  Milieux Pyrénées Haut-Vicdessos
• Emmanuelle George, Chercheuse en économie territoriale au LESSEM/INRAE et pilote du projet
  TranStat-transition des stations de ski et leurs territoires
• Thomas Bunel, Commissaire adjoint du massif des Pyrénées

L'exemple du Pôle de pleine nature Montagnes du Caroux - Intervention d'Olivia Barthélémy, Responsable du Pôle Cadre de vie durable, Transition écologique, santé et APN du Pays Haut Languedoc et Vignobles

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En résumé :

• Montagnes du Caroux a été retenu à l’AAP Massif central pour créer un pôle de sports pleine nature (PPN), permettant de structurer et renforcer les liens entre entre les différentes activités de pleine nature, mais aussi de faire communiquer sous une même banière 2 Offices de tourisme, développer une identité propre.
• Le PPN concerne 2 communautés de communes sur les 4 du Pays, les autres n'étant pas sur le périmétre Massif central. Le Pays est le chef de file de la démarche, et chaque communauté de communes est aussi chef de file sur des objectifs particuliers ( ommercialisation, animation du réseau des professionnels...). C'est un groupe projet comprenant les communautés de communes, le PNR, Hérault sport et le Pays, qui pilote la démarche.
• Clefs de réussite : animation de la démarche 1ETP, gouvernance partagée, cadre financier rassurant (portage dossier Feder par le Pays).
• Cet AAP a été une opportunité pour la commune de Lamalou les bains de se positionner pour développer un pôle handisport pleine nature, en lien avec l'ensemble des acteurs de santé de la commune.
• Proche de la voie verte, la station propose à la location, des équipements adaptés PMR pour les activités de pleine nature pour tous, ainsi que matériel adapté pour les personnes en séjour dans le cadre de rééducation, cures thermales, EPHAD, et d’autre part pour un public sportif local et touristique (clubs, etc.).
• Le lieu et les équipements sont gérés par l’association HandiNature. Composé de professionnels de santé, l'association est opérationnelle pour la location par les centres de soins ou les groupes. Il est plus difficile de répondre aux demandes individuelles car cela demande une grande disponibilité.

Des montagnes ariégeoises alliant Nature, Sport et Santé

# Partageons nos idées ! Les pépites locales, atouts et forces du territoire :

• Une mosaïque diversifiée de sites naturels préservés, support d’une diversité d’activités et sports de pleine nature qui visent un large public (sportifs, enfants, personnes âgées, PMR…).
• Une diversité de sites et d’itinéraires en termes d’accessibilité et de niveaux de pratique (avec des itinéraires de rando accessibles aux séniors, falaises écoles…).
• Un réseau important de pratiquants nature, sportif et sport-santé.
• Un réseau de professionnels, d’encadrants et d’acteurs compétents ressources dans différents domaines (thermalisme, stations, montagne et nature, santé…) assez dense, dynamique et ouvert. Un potentiel d’associations, clubs sportifs, sport-santé, accompagnement au handicap.
• Des atouts et spécificités locales à valoriser : en plus des stations de sports d’hiver, 3 stations thermales, escalade, canyoning et sports d’eaux vives, cyclisme, spéléo, des événements sportifs qui attirent beaucoup de monde (trail Montcalm, Ariégeoise cyclosportive…).
• Les démarches sport-santé : exemple du Pays de Tarascon - maison sport-santé, topo-guide des balades santé, caravane sport santé (projet porté par le comité départemental UFOLEP 09, le Conseil départemental de l’Ariège et le service Jeunesse et Sports de l’Ariège, en lien avec le Contrat Local de Santé et la Maison Sport Santé du Pays de Tarascon).
• L’existence de sections sportive pleine nature dans des collèges ariégeois (ex : sections sportives équitation et montagne au collège Sabarthès-Montcalm ; ski-snow au collège Mario-Beulaygue d'Ax-les-Thermes) / le sport-santé dans le parcours éducatif.
• La Station Sport Nature Montcalm à relancer.

 # Des propositions d'actions à mener, à soutenir :

• Développement et qualification d’une offre touristique et territoriale Montagne Nature Sport Santé
  • Valoriser les bienfaits des écosystèmes de montagne sur la santé et développer une offre ciblée (montagnothérapie, tourisme de fraicheur, entrainement d’altitude…).
  • Développer les liens et complémentarités entre thermalisme, stations de sports d’hiver et autres activités de pleine nature (ex : Guzet neige / Aulus-les-Bains / sport-santé rando / médiation équine).
  • Requalification des stations de sports d’hiver en stations de montagne proposant une offre d’activités diversifiée, favorables à la santé : ex positionnement des Monts d’Olmes, la station des premières expériences (ski de rando, escalade…).
  • Promouvoir des espaces, sentiers, et parcours en toute quiétude (solitude, silence, sérénité).
  • Valoriser la pratique de l’escalade comme un potentiel de diversification des activités et d’attractivité du territoire, à la fois touristique et résidentielle (escalade outdoor et indoor, lien FFME-SESTA pour marketing territorial des sites patrimoniaux et sites de grimpe ex Bédeilhac, centre de préparation olympique, communiquer via un ambassadeur : ex Romain Pagnoux champion olympique escalade handisport).
  • Cyclisme : développer des voies cyclables et des infrastructures sécurisées.
  • Accompagnement / prendre soin : tendre vers une économie de loisirs de proximité sociabilisants et accès sur le bien-être / offre d’utilité publique et sociale, en développant des projets montagne à visée sociale et thérapeutique (développer l’accessibilité aux APN pour des publics empêchés et fragilisés, en lien avec les structures médico-sociales– ex du projet de l’association Les Lacets, stages plantes médicinales et comestibles), expérimenter la mise à disposition d’équipements pour la pratique du handi-ski, accompagner les personnes en perte d’autonomie (habitat inclusif, solidarité inter-générationnelle).
  • Création d’établissement d’hébergement et de soin en zone montagne d’altitude pour bénéficier des bienfaits santé et bien-être de la montagne (ex : EHPAD d’altitude avec jardin thérapeutique, lieu de répit).
  • Nouveau positionnement du thermalisme : capital santé et bien-être, approche préventive plutôt que curative.
•  Structuration et communication de l’offre
  • Conjuguer offre de mobilités douces et offre touristique.
  • Structurer des offres liant mobilité, hébergement, sanitaires sur les aires d’accueil, encadrement des activités, restauration et points d’achat à proximité des sites de pratiques, location de matériel, balisage et sécurisation des sites…
  • Structuration d’offres le long des voies vertes et à mobilité active (axe structurant). Ex : lien Tarascon-stations thermales-voie verte camina-sentiers de rando…
  • mettre en œuvre la logistique nécessaire (adaptée et de qualité) pour permettre des vacances sportives itinérantes.
  • Structurer un pôle de ressources multi-activités sport nature, sport santé, bien-être : identifier un pool de spécialistes médicaux et sportifs pour orienter des patients vers des activités adaptées (orientations médicales par des médecins-conseils et mutuelles). Organiser l’ingénierie locale, appui des mutuelles (prévention-financement), lien avec une alimentation locale saine. Former les moniteurs de sport au sport-santé.
  • Structurer un pôle de valorisation Montagne Sport Nature Santé en lien avec le sport de haut-niveau (équipements sportifs, thermalisme pour récupération, stages d’entrainement…)., le sport nature loisir et le sport-santé. En s’appuyant sur la relance de la dynamique de la station sport nature Montcalm et la valorisation des équipements sportifs existants. Exemple du centre national d’entrainement en altitude de Font-Romeu.
  • Escalade : fédérer les acteurs indépendants (groupement des professionnels de l’escalade pour organiser, aménager, entretenir et développer les sites pour la pratique de l’escalade en Ariège afin d’assurer le développement économique et sportif de l’escalade, tout en préservant le milieu naturel). Mais difficile de fédérer et de coordonner des acteurs indépendants car ce n’est pas dans leur habitude de travail (autonomie, indépendance).
  • Développer la marque collective « Nòu, Ariège Pyrénées » aux activités et produits autres qu’agricoles (identification du territoire et reconnaissance de ses produits, savoir-faire, spécificités).
• Education - Sensibilisation des publics
  • Développement et communication sur l’offre d’activités de pleine nature comme vecteur d’éducation à l’environnement et au territoire : action pédagogique autour de la randonnée pédestre et des sentiers « Un chemin, une école®» (partenariat FFRandonnée-écoles), création de clubs en lycées et universités, lien intergénérationnel (EHPAD, thermes/scolaires), développer des projets pédagogiques avec les écoles élémentaires rurales et citadines types classes vertes, aires terrestres éducatives.
  • Sensibilisation des pratiquants et professionnels aux lieux, aux ressources naturelles locales (pour devenir ambassadeurs de son territoire, le mettre en valeur auprès et avec les habitants, et par ricochet, rendre le territoire attractif et contribuer au développement de l’économie locale (valorisation et nouveaux porteurs de projets).
  • Développer les sections sportives de pleine nature, repenser les classes de neige et élargir le dispositif « Esprit montagne » pour sensibiliser les jeunes à la découverte de la montagne, orienter vers les métiers du « care » (prendre soin de soi). Partenariats Education nationale, ARS, maisons de santé…
  • Soutenir le tourisme social, afin de permettre l'accès de tous à la montagne.
• Préservation des écosystèmes de montagne, pour ainsi préserver les bienfaits qu’ils peuvent avoir sur la santé humaine.
  • Mettre en place un système central de réservation des activités (pour avoir une vue d’ensemble de la répartition des activités, réguler la fréquentation des sites, et ainsi limiter la saturation, l’impact sur les milieux et les conflits d’usages).
  • Aiguillage : diriger les pratiquants vers des sites et itinéraires, en fonction des niveaux de fréquentation en temps réel, et en veillant une mise en cohérence des niveaux et des capacités (par la réalisation d’un topoguide, signalétique, filtres sur le site web de l’OT).
  • Réaliser des atlas de la biodiversité communale dans toutes les communes.

L'exemple de la Réserve naturelle régionale du Saint-Barthélémy - Intervention de Laurent Servière, Conservateur de la Réserve.

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Des montagnes ariégeoises multi-usages et partagées

# Les pépites locales, atouts et forces du territoire :

• Des espaces naturels /sites touristiques remarquables mais fragiles - à préserver et valoriser.
• Une diversité d’activités toutes saisons (fort potentiel de développement) et une diversité d’usages et d’usagers (principalement APN et pastoralisme) – à cultiver, valoriser, rendre complémentaire, faire cohabiter.
• Des initiatives et des actions de médiation, prévention, sensibilisation des usagers (maraudage fortement plébiscité) – à valoriser, renforcer, multiplier.
• Une diversité d’acteurs locaux/de structures concernés par la préservation de la montagne (une volonté commune mais qui s’exprime de différentes façons), investis ou compétents, dans divers secteurs d’activités – à rassembler, coordonner, faire coopérer autour d’un projet de territoire commun et durable.
• Le rôle des réserves naturelles et des PNR, en matière de réunion de tous les acteurs – à rendre plus lisible et à renforcer.
• Un territoire de montagne transfrontalier avec une longue histoire d’échanges – des coopérations à renforcer.

# Des propositions d'actions à mener, à soutenir :

• Une gouvernance des projets, locale et multi-acteurs + participation citoyenne - pour une large consultation des parties-prenantes, pour favoriser l’adhésion et l’engagement (ex : mise en place de la CDESI, de commissions locales, associer les socio-pro dans les COPIL de projets et les réunions de fonctionnement…) – Nécessite de déterminer quels sont les différents acteurs concernés et à quel titre.
• Mise en réseau et coopération locale et transfrontalière + médiation entre acteurs– pour créer du lien ; partager les points de vue, savoirs et savoir-faire ; mieux se comprendre ; favoriser les rapprochements ; pour faire ensemble, développer des partenariats gagnant-gagnant, gérer durable le mutli-usages des zones de montagne (ex : organiser des rencontres inter-professionnelles, des événements, voyages apprenants…) – Nécessite de mieux connaître les usages et leur répartition (on partage quoi, avec qui, comment…).
• Information – sensibilisation: co-construire des messages partagés par tous, adaptés aux publics visés, et mettre en cohérence les différentes communications pour rendre lisible et favoriser l’appropriation des messages ; développer des outils de communication-diffusion de ces messages ; mettre en place des actions de sensibilisation ciblées et efficaces (développer le maraudage sur l’ensemble du territoire, mettre en place une signalétique harmonisée et une information dans des lieux propices au contact des publics, construire des messages positifs et mettre en œuvre une communication engageante/créer des nudges au service du changement de comportement, classes découvertes, sciences participatives, cartes interactives du territoire en temps réel…) – Nécessite de mieux connaître les publics visés, d’évaluer les impact réels de ces publics (quelles nuisances, à quelle période, où, auprès de qui).
• Gestion et évaluation de la fréquentation: régulation des usages (ex : création de zones de bivouac dédiées), organisation des mobilités touristiques (communiquer sur l’offre de mobilité existante – transport collectif, voies verte et à mobilité active ; diriger les flux en fonction de la stratégie du territoire – concentrer ou diffuser, régulation des applications numériques…)
• Accueil du public: création et aménagement d’aires d’accueil/schémas d’accueil des sites.

Des éléments de cadrage et de réflexion - Intervention de Domitien Détie, Directeur de l'Agence des Pyrénées

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Des stations de montagnes ariégeoises diversifiées

# Les pépites locales, atouts et forces du territoire :

• Des points d’intérêt et activités divers et variés (grottes, sentiers de rando, canoe, escalade, spéléo, accrobranche, parapente, thermes, restaurants, stations,…)
• Un réseau de stations de sports d’hiver diversifié et qui s’étend sur plusieurs vallées
• Des stations sport nature (Montcalm, Chioula, Beille, Ax-les-Thermes…)
• L’exemple de la station du Chioula et de la vallée d’Orlu qui témoignent d’un réseau de professionnels structuré autour d’une offre d’activités complémentaires à l’année.
• Des sites qui reflètent le passé industriel et minier (espaces muséographiques), l’histoire des Pyrénées (site historique de Montségur…)
• Les actions et dynamiques des PNR

Mais des territoires de montagne fragiles, aux ressources limitées et qui se raréfient.

Mais des divergences d’opinions sur l’accessibilité de la montagne à tous (rendre la montagne accessible partout et en toutes saisons peut signifier intensifier les pressions sur les écosystèmes et nécessite des mesures d’anticipation et de régulation).

# Des propositions d'actions à mener, à soutenir :

• Besoin de clarifier la volonté territoriale : quelle ambition collective pour l’avenir de nos montagnes ?
• Changement d’échelle : passer des stations de ski à un projet territorial à l’échelle d’un bassin de vie et qui valorise la diversité des sites d’intérêt, patrimoines et activités
  • Changer les imaginaires de la montagne, accepter d’écrire une autre histoire, à raconter, à vendre…
  • Passer d’une économie touristique à une économie de loisirs pour tous, construite avec et pour les habitants. Diversifier les secteurs d’activités et considérer le tourisme comme une activité complémentaire (redynamiser les territoires de montagne et réduire leur dépendance au tourisme de neige). Soutenir l’entrepreneuriat au service de la valorisation des ressources locales et du développement territorial.
  • Encourager le multi-activités sur les 4 saisons ; requalifier les stations de ski en stations de montagne multi-activités, en mobilisant tous les acteurs publics et privés concernés pour la structuration d’une offre et en jouant la carte de la complémentarité, et en créant des produits autour de l’expérience, l’ambiance, l’authenticité.
  • Structurer des offres séjour clé en main : activités, restauration, hébergement, mobilité).
  • Répertorier et faire du lien entre les acteurs du territoire à travers une plateforme d’information regroupant l’ensemble des offres existantes et en montant des offres faisant intervenir plusieurs acteurs/activités
  • Valoriser les zones intermédiaires considérées comme des espaces agricoles à faible potentiel productif. Rediriger ou multiplier l’offre d’activités en basse altitude.
  • Revalorisation de patrimoines « abandonnés » et de points d’intérêts délaissés.
• Gestion du mutli-usages en montagne ariégeoise pour favoriser la cohabitation des usages et activités :
  • Etablir des zones dédiées aux différentes activités-usages, dont des zones de quiétude pour la faune sauvage et identification des zones naturelles protégées.
  • Réguler : bifurquer vers un principe de réalité, choisir et assumer de limiter certaines pratiques. Nécessite la concertation avec les acteurs des différentes filières et les habitants.
  • S’accorder sur les éléments de langage et lesmessages que l’on souhaite passer, harmoniser et unifier la communication, professionnaliser les différents acteurs locaux qui jouent un rôle de sensibilisation en créant un cadre d’information et d’intervention unifié.
• Hébergement, logement / accueil:
  • Proposer des solutions pour faciliter l’accès à l’hébergement pour les résidents permanents et les travailleurs saisonniers (droit de préemption des communes en zone d'aménagement différée pour maîtriser le foncier et favoriser la création d’habitats permanents, imposer un quotat de logements saisonniers).
  • Montée en qualité des logements
• Equipements et mobilités :
  • Développer le transport public par remontées mécaniques/câbles dans les zones de montagne (comme alternative à la voiture), pour relier les zones de basse et haute altitude, et mettre en place un véritable tarif public accessible et un usage diversifié (à pied, vélo)-
• Métiers :
  • Développer la polyvalence hiver-été des agents en stations, accompagner la montée en compétences et l’adaptation des métiers de la montagne.