Compte rendu | Atelier de lancement PAT

Le vendredi 2 juillet au lycée agricole de pamiers le petr de l’ariège a organise un temps de rencontre et d’echange afin de preparer le travail d’emergence du projet alimentaire territorial. CE premier temps fort A permi de RÉUNIr plus de cinquante techniciens des collectivités membres du petr et des structures partenaires autour de la question de l'alimentation durable du territoire
Lauréat en juillet 2021 de l’appel à projet national « Emergence de PAT » porté par le Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt, le PETR de l’Ariège va piloter la réalisation d’un diagnostic approfondie du système alimentaire du territoire, l’élaboration d’une stratégie partagée et cohérente entre les acteurs afin de définir un plan d’action opérationnel à horizon fin 2023.
En préfiguration de ce travail le PETR de l’Ariège a organisé une matinée de rencontre et d'échange autour des objectifs suivants :
- Cartographier les acteurs de notre système alimentaire
- Identifier les compétences et savoir-faire existants du territoire
- Animer un temps de discussion et de prospective sur les 6 grandes thématiques du PAT
Atelier #1 | Speed dating
Le premier atelier participatif de « speed dating » a permis aux cinquante participants d’avoir un premier contact pour se connaitre et bénéficier d’un tour d’horizon sur les différents acteurs présents.
Atelier #2 | Au marché des comptences
Réparti en six tables les animateurs du PETR ont proposé aux participants de compléter un document ressource pour recencer et partager les compétences et savoir-faire existants sur le territoire Ariègeois. Cet atelier a notamment permis au PETR d’identifier et cartographier un maximum d'acteurs sur lesquels il sera indispensable de s'appuyer lors du travail d’émergence du PAT. La structuration et l'animation d’un réseau partenaire est un facteur clé de la réussite du PAT, pour celà il faut faciliter le dialogue entre les différents acteurs publics et privés du système alimentaire : producteurs, transformateurs, distribteurs et consommateurs.






Atelier #3 | "World Café"
Le ‘World Café’ est un processus créatif qui vise à faciliter le dialogue constructif et le partage de connaissances et d’idées, en vue de créer un réseau d’échanges et d’actions. Ce processus reproduit l’ambiance d’un café dans lequel les participants débattent d’une question ou d’un sujet en petits groupes autour de tables. À intervalles réguliers, les participants changent de table. Un hôte reste à la table et résume la conversation précédente aux nouveaux arrivés. Les conversations en cours sont alors ‘fécondées’ avec les idées issues des conversations précédentes avec les autres participants. Au terme du processus, les principales idées sont résumées au cours d’une assemblée plénière et les possibilités de suivi sont soumises à discussion.
Répartis en six tables (en fonction des six thématiques du PAT) vous trouverez ci-dessous le résultat des discussions et échanges :

Les Manques et les besoins identifiés
Maitriser et accompagner les évolutions sociétales
- Sensibiliser sur le durable et pas seulement sur le local
- Intégrer les enjeux d'économie de l'eau
- Sensibilisation de la population locale, notamment sur l'acceptabilité sociétale des projet d'ENR
- Optimiser les solutions logistiques de transports des produits locaux
Les acteurs à ne pas oublier
- Fédération des chasseurs et des pêcheurs
- Structures en lien ave cla biodiversité : insectes, ornithologues...
- Les structures de l'énergie : ADEME, SDE09, DREAL...
Les attentes prioritaires dans le cadre du pat
- Voir une vision globale du territoire sur les compétences et capacités des acteurs de l'environnement et de l'énergie
- Accompagner le développement de projet d'énergie renouvelable dans l'agriculture
- Réduire l'usage des produits phytosanitaires
Foncier agricole / gestion des sols
- Lutter contre l'artificialisation des sols
- La gestion des sols comme levier du stockage carbone
- Dimensionnement des exploitations agricoles : revenir à des exploitations plus petites, à taille humaine = renforcement de la résilience
Evolution des pratiques agricoles
- Accompagner et soutenir les producteurs engager dans les nouvelles techniques culturales (agroécologie, conversion en bio, agroforesterie, rotation des cultures, non labour, couverture des sols...)
- Besoin de mutualiser les compétences au service des producteurs (écologues, gestionnaires forestier, nouvelles technologies, ...)
- Valoriser les pratiques agricoles favorables à la préservation de la biodiversité et la relocalisation de l'alimentation
Energies renouvelables / durables
- Le transport de marchandises = un levier pour le développement des carburants "propres" : biogaz, biocarburants, hydrogène
- Faciliter l'acceptabilité de la population des projets d'ENR agricole (méthanisation, photovoltaïque en autoconsommation sur les fermes
Réduire de la facture énergétique de l'alimentation
- Favoriser la mutualisation des équipements et outils (logistique, transformation, plateforme de livraison du dernier kilomètre)
- Soutenir la rénovation énergétique des bâtiments agricoles et accompagner les structures pour réduire leur émission de gaz à effet de serre
- Formation à l'écoconduite, aide aux équipements plus performant et moins gourmands en énergie
Vers de nouveaux comportements : devenir « Consom'acteurs » !!
- - Sensibiliser les enfants et le grand public sur les bienfaits de l'alimentation locale de qualité et de saison
- - Pacifier les débats sur la réduction de la consommation de produits carnés
- - Faciliter la rencontre entre l'offre et la demande pour développer les circuits courts
- - Lutter contre le gaspillage alimentaire
- Massifier le compostage et la valorisation des déchets verts, de la biomasse...

Les 4 groupes ont échangé sur les différents maillons de la chaîne agroalimentaire
Foncier / Production / Transformation / Distribution / Vente / Consommateurs
Synthèse en 3 idées :
- Décloisonner
- Se mettre à la place de l’autre
- Mieux se connaître et mieux faire connaître
Par exemple :
Entre acteurs Offre et demande :
- Connaître les contraintes de chacun
- Comprendre sa place dans la chaîne, et les impacts de son propre comportement sur les autres maillons de la chaîne et sur soi (feed –back négatif)
Entre structures d’accompagnement :
- Diversité des profils de porteurs de projets
- Diversité des modèles (portage du foncier, production, vente,) et des approches
- Diversité des structures d’accompagnement (consulaires, structures associatives)
Entre acteurs Privés et publics :
- Vers un socle commun de connaissances
- Nécessité de coordination et d’échanges.
Quelques propositions (conditions de réussite)
- Le local permet de SE VOIR physiquement => favoriser les rencontres mixtes, inter-sectorielles, pour mieux se connaitre, partager un socle commun de connaissances, ouvrir des chantiers (comme la répartition de la marge / valeur ajoutée, la mutualisation d’outil / de logistique)
- Sécuriser les acteurs Offre et Demande :
- Offre : des prix rémunérateurs, des volumes suffisants pour motiver et fidéliser les livraisons,
- Demande : une offre conséquente, diversifiée à adaptée à ses propres besoins (différents selon les circuits, les clients), des prix accessibles, des modalités d’achat pratiques,
- L’entre-deux est donc essentiel ! structuration de l’offre, réponse aux attentes de la demande, logistique de distribution
- Structurer, mutualiser, rendre lisible les offres existantes et les opportunités de développement de nouvelles offres (produits recherchés),
- La MASSIFICATION: elle est incontournable (dès que l’on rentre « dans le dur » = qu’on développe une activité commerciale) ; mais jusqu’où aller sans tomber dans les travers des modèles classiques (type Grande Distribution) ?

Mieux connaitre la situation foncière pour mieux anticiper
Le foncier est le « nerf de la guerre » - implique des conflits d’intérêt et de lourdes procédures administratives (règle d’urbanisme, propriétés privés, attachement émotionnel à la terre/la forêt, aménagements publics, PAC, immobilier, agriculture…) => avoir une connaissance du territoire à travers un diagnostic sous plusieurs primes : foncier pur / cédants agricole, particulier / filières afin de repérer les zones à enjeux et à opportunité.
Le système est extrêmement complexe, il faut trouver comment les engrenages fonctionnent pour que les élus puissent mettre de l’huile dans rouages. Besoin de coordonner l’ensemble des acteurs (SAFER, élus locaux, citoyens, chambres agriculture, ADEAR…)
La marge de manœuvre pour accéder au foncier est très étroite (un voire deux mois pour que la SAFER puisse préempter) il faut connaitre les projets d’installation de nouveaux agriculteurs en amont et anticiper les opportunités !
Ne pas se voiler la face : l’argent régit majoritairement la question foncière, les cédants ont souvent l’obligation de maximiser la valoriser de leur biens / terres / entreprises.
Mettre en place une politique foncière active sur le territoire
Le PAT doit contribuer à aider les collectivités locales à définir une vision et une politique foncière agricole et alimentaire.
Sensibiliser les élus sur les outils et moyens d’actions (ZAP, PAEN, ENS). Imaginer de nouvelles possibilités : ELOI, projet de grappe agricole
Voir dans quels secteurs d’activités / chainons de la production alimentaire la collectivité peut jouer un rôle de facilitateur / dynamiseur de la structuration des filières : équipement de stockage / transformation / logistique, débouché de vente (cantine scolaire, restauration collective), production avec des régies agricoles…
Les pistes à creuser dans le PAT
- Accompagnement des cédants et futurs cédants
- Réouverture de milieux / paysagers / en friches
- Encourager les projets de réorganisation cohérentes des exploitations agricoles grâce au remembrement (AFAFAF, compétence CD09)
- Intégrer des universitaires pour la réalisation des diagnostics
- Associer la population donc les propriétaires privés = acteur du développement du territoire, notion de solidarité
- Sensibiliser pour faire évoluer les consciences sur les modes d’agricultures
- Ne pas négliger la question de l’habitat pour les agriculteurs / producteurs (frein à l’installation, difficulté d’insertion sociale dans le territoire)

Egalité d’accès à une alimentation de qualité
Permettre un accès égal à une alimentation de qualité et équilibrée = produits locaux de saison, produits bio. Être informé.
Public cible : RSA, banque alimentaire, lutte contre le gaspillage des surplus invendus des GMS = les pulicaires précaires n’ont finalement pas le choix de la qualité : la justice c’est d’avoir le choix
Justice sociale = le bien manger pour tous : quel modèle économique viable ?
Lien et conscientisation de la relation et la responsabilité entre producteurs & consommateur. Assurer une juste rémunération aux producteurs et garantir une alimentation saine aux consommateurs.
Rôle primordial de l’éducation.
Imaginer un concept de sécurité sociale alimentaire = accès la santé par l’aliementation (le premier médecin est notre alimentation). Carte vitale avec une expérimentation nationale ?
Bien définir ce qu’on entend par produits locaux de qualités : question de droit et sécurité alimentaire.
Besoin de développer des systèmes agricoles plus autonomes (moins dépendants des intermédiaires, des technologies, du système extensif de l’agriculture productiviste) = compresser les charges, relocalisé les plus-value économique.
Manger mieux coûte plus cher ?
Le budget moyen des ménages pour l’alimentaire est passé de 35% à 15% en France en 50 ans.
Réduire les coûts grâce aux circuits courts (ex : AMAP). Faire évoluer les modes d’alimentation (moins de viande en quantité mais mieux en qualité, manger de saison)
Former et accompagner les citoyens à produire eux même leur alimentation (jardin partager, agriculture urbaine, le jardin à l’école..)

Principaux points abordés par les participant-e-s :
« Santé » et « Nutrition » : c’est un seul mot, presque.
La santé est liée à la bonne alimentation.
1 – Organisation du système de production
Au niveau mondial : on a adopté une organisation des modes de production qui cherche à faire le maximum de profits. Or l’optimisation économique de la production agricole n’est pas toujours compatible avec la notion de santé. Où met-on la valeur ? Dans le profit financier OU dans la santé ?
Cette question ne peut se travailler qu’à l’échelle d’un territoire, à partir d’une volonté politique.
Le circuit court est-il toujours qualitatif ? Pas toujours, mais il y a une bonne corrélation.
Donc : l’enjeu est de faire pencher la balance vers
- un mode de production vertueux (= sans impact négatif sur l’environnement et la santé)
- un volume de production raisonnable
- une production variée (diversité des cultures)
De plus en plus de personnes ont conscience du lien entre Alimentation et Santé. Toutefois, il reste des choses à travailler : exemple des établissements de santé eux-mêmes (hôpitaux, EHPAD) où on mange « mal ». Et l’alimentation de qualité est parfois chère.
2 – Sensibilisation / Pédagogie / Formation
Il est nécessaire de faire changer les pratiques, et cela demande du temps, et parfois des moyens financiers.
Plusieurs axes :
- Former les producteurs, les cuisiniers, les gestionnaires de restauration collective …
- Sensibiliser le public adulte, y compris les personnes âgées
- Faire de la pédagogie auprès des élèves, informer les parents
Exemple : Quel produit pour quel apport ? Qu’est-ce qu’un repas équilibré ? Quelle quantité adaptée ? Faire le lien avec la matière première (la nature, les exploitations agricoles) – Eduquer aux goûts
3 – Mettre en œuvre des actions concrètes
- L’Ariège est un territoire qui a un potentiel important en termes d’alimentation de qualité, il faut exploiter davantage ce potentiel.
- Exemple du Lycée agricole de Pamiers : ça fait 25 ans qu’on travaille avec les exploitants agricoles. Mais la synergie entre élèves, enseignants et personnel de cuisine est parfois difficile à construire.
- Quand on réalise des actions de sensibilisation, éviter la stigmatisation et l’injonction (et ce n’est pas toujours facile).
- La façon dont on se nourrit est aussi conditionnée par notre culture, notre imaginaire, cela résonne avec l’intime. La question du goût et du plaisir est aussi importante : la bonne santé psychique dépend du plaisir à manger.

- Différence entre Patrimoine Alimentaire, Patrimoine Culinaire et Patrimoine Gastronomique
Produits d’ici, issus et fait chez nous. Une vrai richesse et diversité. Ce qu’on fait à manger aux personnes extérieures du territoire avec déclinaison par la suite.
Recette typique (Azinat, Croustade, Flocon, Millas, Rouzole, Saucisse de fois, Mounjetade, Le/la Mirepoix (non connue).
La différence : lien avec les races – produits bruts et produits transformés
Gastronomie = l’art du partage (l’art de la gastronomie française)
Comparatif économique par rapport aux autres territoire –difficulté
- Comment se démarquer / coopérer avec d’autres territoires ?
Produits complémentaires
Richesse d’avoir des territoires français voisins et espagnols
Lien entre producteurs et artisans de bouche
Respect du produit
Convivialité
Améliorer la communication entre les différents réseaux
Apprécier un produit : on en parle – on le respecte à fil rouge de la connaissance des produits
Tout est relié (environnement, transport, etc.)
Lancement d’une marque commerciale départementale : Marque Noù : avec cahier des charges
Organisation PAT : médiatisation / recadrer – Nb d’acteurs en augmentation – sujet viral
Le COVID a été un électrochoc
Allez au-delà du département
Outils modernes pour la diffusion sur les autres territoires (ex : de la Dordogne)
Fêtes locales autour de la Gastronomie :
- Nombreux évènements chaque années
- Le département doit s’améliorer en supports de communication
- Valoriser un produit autour d’une fête comme la figue au Mas d’Azil
- Véhiculer un nouveau message : gastronomie non valorisée (chacun fait à sa sauce, pas de cohérence
- Aucune recette-phare – non porteur
- Variété de produits – pas de promotion / aucune structuration
- Aucune filière prenant de l’ampleur mais plusieurs niches de produits (manque une structure qui globalise)
- Entre mondialisation et circuits courts, quel patrimoine alimentaire ?
Être uniquement en circuits courts - Intégration de la filière
Contradiction : le patrimoine voyage avec les produits spécifiques / labellisés comme les IGP
Incompatible
Patrimoine c’est la diversité !
Sécuriser les produits sur le territoire
Le renouvellement de la génération va changer la façon de voir le patrimoine alimentaire
Scolaire : adapté des recettes gastronomiques au niveau cantine 1 jr / semaine
Prochain rendez-vous
Pour ce seconde semestre 2021 le PETR souhaite organiser des temps de travail par groupe thématique en préfiguration du diagnostic approfondi du PAT du PETR de l’Ariège prévu pour le premier semestre 2022 :
- Réaliser un AFOM thématique en complément du portrait alimentaire du projet de territoire du PETR de l'Ariège
- Identifier les manques et besoins en terme de données quantitatives et qualitatives
- Définir les indicateurs clés du diagnostic pour chacune des six entrées thématiques
- Engager le traval de rédaction du cahier des charges du diagnostic